Pour résumer
- Google fait face à une vague de critiques de la part des professionnels du marketing numérique et des annonceurs après s’être opposé à l’Assembly Bill 566 (AB 566).
- Cette proposition de loi californienne vise à renforcer la protection de la vie privée des consommateurs.
- L’Assembly Bill 566 obligerait les navigateurs et les systèmes d’exploitation mobiles à proposer des paramètres intégrés permettant aux utilisateurs de refuser la collecte de leurs données.
Une campagne de Google qui se retourne contre elle
Pour contrer le projet, Google a lancé une campagne d’e-mails ciblant les petites entreprises, les incitant à s’opposer à ce projet de loi. Le géant du numérique affirme que ce dernier provoquerait un gâchis d’argent en diffusant des publicités inefficaces à des personnes non intéressées ou trop éloignées géographiquement. Google critique également l’introduction de ce qu’il appelle des « technologies nouvelles et non testées », qui pourraient déstabiliser les consommateurs.
Cette campagne a toutefois eu l’effet inverse : de nombreux professionnels du marketing se sont insurgés publiquement contre la position et les manœuvres de Google, notamment sur des réseaux comme LinkedIn.
Les professionnels du marketing prennent position pour la vie privée
Dans son article, notre consœur cite le témoignage de Navah Hopkins, ambassadrice pour la marque Optmyzr, qui a appelé à soutenir le projet de loi en déclarant :
« Nous méritons le droit de refuser de partager nos informations, et en tant que marketeurs, nous pouvons très bien nous adapter sans disposer de données parfaites ». Elle dénonce par ailleurs une tentative de désinformation politique de la part de Google.
De son côté, Louis Halton Davies, expert en marketing de la performance, accuse Google de manipuler les règles du consentement à son avantage. Julie Friedman Bacchini, spécialiste de la génération de leads, a dénoncé une forme d’astroturfing (faux soutien populaire organisé par une entreprise) et a affirmé que si une entreprise ne peut pas obtenir un consentement actif, alors elle ne devrait pas utiliser ces données.
Une fracture entre les plateformes et les annonceurs
Ce conflit met en lumière une fracture notable entre les géants du numérique et les professionnels de la publicité. De plus en plus d’annonceurs se tournent désormais vers des pratiques basées sur le consentement et la transparence, délaissant les stratégies fondées sur l’exploitation de données douteuses.
Selon une étude de Gartner menée en 2024, les consommateurs sont beaucoup plus enclins à interagir avec des marques respectueuses de leurs préférences en matière de confidentialité et qui font preuve d’une plus grande transparence numérique. Une tendance que les marketeurs prennent au sérieux !