En quelques mots
- Le procès du DOJ (Department of Justice) contre Google, accusé de maintenir un monopole illégal sur la recherche en ligne, est toujours en cours.
- Plusieurs mesures correctives sont envisagées pour y mettre fin.
- Le principal objectif est d’ouvrir et de stimuler la concurrence sur le marché du web.
Vers une séparation des activités de Google ?
La solution la plus radicale envisagée par le DOJ est celle des remèdes structurels, c’est-à-dire forcer Google à scinder certaines de ses entités. Par exemple, séparer son moteur de recherche de produits comme Chrome ou Android. Le but de cette mesure serait de faire cesser les synergies internes qui permettent aujourd’hui à Google d’imposer son moteur sur la majorité des appareils. La séparation empêcherait l’entreprise d’utiliser ses autres produits comme leviers de domination.
Le DOJ propose également d’encourager la compétitivité des plateformes publicitaires en contraignant Google à offrir plus de transparence et de liberté aux annonceurs, comme l’explique notre confrère.
Mettre fin aux accords d’exclusivité
Autre solution avancée par le DOJ : interdire à Google de conclure des accords d’exclusivité avec des fabricants ou des éditeurs. Ces contrats font actuellement de Google le moteur de recherche par défaut sur des milliards d’appareils, notamment via Apple, Samsung ou Mozilla.
En supprimant ces partenariats, le DOJ souhaite redonner le choix aux utilisateurs dès l’activation de leur appareil. Cela permettrait une réelle concurrence entre moteurs de recherche, où chacun devrait mériter sa place en fonction de sa qualité, et non d’accords financiers.
Favoriser la transparence et la neutralité
Le DOJ pourrait aussi imposer à Google plus de transparence dans l’affichage des résultats pour mieux distinguer les contenus sponsorisés des résultats organiques. Une mesure qui vise à rétablir un écosystème plus neutre, où les meilleurs contenus, et non les mieux monétisés, seraient mis en avant.
Des règles pourraient aussi limiter la manière dont Google utilise les données collectées via ses différents services pour renforcer son avantage concurrentiel. Cela rejoindrait certaines approches déjà envisagées en Europe avec le Digital Markets Act.
Des conséquences concrètes pour le web
Si ces mesures venaient à être appliquées, elles bouleverseraient en profondeur le fonctionnement du web tel que nous le connaissons. Les utilisateurs auraient davantage de choix. Les annonceurs pourraient diversifier leurs investissements. Et les moteurs de recherche alternatifs pourraient enfin gagner du terrain.
Si l’idée est d’obtenir une compétition ouverte et loyale sur le web tout en améliorant l’expérience utilisateur, Google dénonce des mesures « inutiles et nuisibles ».